On sait que, dans chaque langue, il existe un ou plusieurs termes
utilisés pour se référer à Dieu et, dans certains cas, à d’autres
divinités. Ce n’est pas le cas pour Allah. En effet, Allah est le nom
spécifique du Seul Vrai Dieu. Rien d’autre ne peut s’appeler Allah. Ce
mot n’a ni pluriel, ni genre. Ceci montre son caractère unique,
notamment lorsqu’on le compare avec le mot “dieu ”, qui peut s’exprimer
au pluriel - des dieux -, ou au féminin - déesse -. Il convient de noter
qu’Allah est le nom qui désigne dieu en araméen, qui était la langue de
Jésus, et qui s’apparente à l’arabe.
Dieu est le Maître Unique
et Absolu de l’univers ; Il est le Dieu Souverain, celui qui donne des
forces et qui nourrit, le Miséricordieux, celui dont la clémence
sanctifie tous les êtres ; Il a octroyé dignité et honneur à chaque être
et lui a insufflé Son propre esprit; quels que soient leurs autres
attributs humains, tous les hommes sont foncièrement semblables, et on
ne peut véritablement les distinguer les uns des autres du fait de leur
nationalité, couleur ou race. Chaque être humain est ainsi apparenté à
ses semblables et l’humanité forme une communauté fraternelle au service
estimable et gratifiant de Celui qui est compatissant, le Seigneur de
l’Univers.
Dans cette ambiance divine, et le concept islamique
d’unicité est dominant et central, et entraîne nécessairement le concept
d’unicité de l’humanité et la fraternité entre les hommes.
En
dépit du fait qu’un état islamique puisse être mis en place n’importe où
sur terre, l’Islam ne cherche pas à donner comme limites aux privilèges
et aux droits de l’homme, les frontières de son propre état. L’Islam a
établi certains droits fondamentaux universels pour l’humanité toute
entière, droits qui doivent être observés et respectés en toutes
circonstances, que l’on soit résident d’un état islamique ou non, en
paix ou guerre avec l’Etat. Le Coran dit clairement :
“O vous
qui croyez! Tenez-vous fermes comme témoins, devant Dieu, en pratiquant
la justice. Que la haine envers un peuple ne vous incite pas à commettre
des injustices. Soyez justes! La justice est proche du respect de Dieu.
” (5..
Le
sang humain est toujours sacré et ne doit pas être versé sans raison.
Lorsque quiconque viole le caractère sacré du sang humain en tuant un
homme sans justification, le Coran assimile cela au meurtre de
l’humanité entière :
“…Celui qui a tué un homme qui lui-même n’a
pas tué, ou qui n’a pas commis de violence sur terre, est considéré
comme s’il avait tué tous les hommes ”.
Il n’est pas permis
d’opprimer les femmes, les enfants, les personnes âgées, les malades et
les blessés. La chasteté et l’honneur des femmes doivent être respectés
en toutes circonstances. Celui qui a faim doit être nourri, celui qui
n’a de vêtements doit être vêtu, les blessés et les malades doivent être
soignés, qu’ils appartiennent à la communauté musulmane ou qu’ils
fassent partie de ses ennemis.
Lorsque nous parlons des droits
de l’homme en Islam, nous pensons que ces droits ont été octroyés par
Dieu, et non pas par un roi ou une assemblée législative. Les droits
octroyés par les rois ou les assemblées législatives, peuvent être
retirés de la même manière qu’ils sont conférés. Il en est de même en ce
qui concerne les droits acceptés et reconnus par les dictateurs. Ils
les octroient et les retirent à leur convenance; ils peuvent les violer
ouvertement quand ils le désirent. En Islam, les droits de l’homme sont
conférés par Dieu, et par conséquent, aucune assemblée législative au
monde, aucun gouvernement sur terre n’a le droit, ni l’autorité, d’y
adopter aucune modification. Personne n’a le droit de les abroger.
Il
ne s’agit pas non plus de droits humains fondamentaux conférés sur le
papier pour être montrés, exhibés et ensuite déniés dans la vie lorsque
le rideau est tiré. Il ne s’agit pas non plus de concepts philosophiques
dénués de sanctions.
La charte, les proclamations et les
résolutions des Nations Unies ne peuvent être comparées aux droits que
Dieu sanctionne ; car, alors que les premières ne s’appliquent pas à
n’importe qui, les seconds s’appliquent à chaque croyant. Ces droits
font partie intégrante de la foi islamique. Tous les musulmans ou les
administrateurs qui se disent musulmans, devront les accepter, les
reconnaître et les appliquer. Dans le cas où ils négligent de les
appliquer et se mettent à dénier les droits garantis par Dieu, leur
apportent des modifications ou même les violent tout en affirmant
verbalement les respecer, le verdict du Saint Coran sur de tels
comportements est clair et sans équivoque :
“les incrédules sont ceux qui ne jugent pas les hommes d’après ce que Dieu a révélé. ” (5 :44).
Les droits de l’homme dans un état islamique :
1. La Sécurité pour la vie et les biens :
Le
Prophète, dans le discours qu’il fit lors du Pèlerinage d’Adieu,
déclara: “ vos vies et vos biens vous sont interdits les uns aux autres
jusqu’à ce que vous soyez mis en présence de votre Seigneur, le Jour de
la Résurrection. ” Le Prophète déclara aussi à propos des dhimmis (les
citoyens non-musulmans d’un état musulman):
“Celui qui tue un homme engagé envers Dieu (c’est-à-dire un dhimmis), ne pourra même pas respirer les effluves du Paradis. ”.
2. La Sauvegarde de l’Honneur: le Saint Coran stipule :
O vous, les croyants! Que certains d’entre vous ne se moquent pas des autres;
Ne vous calomniez pas les uns les autres;
Ne vous lancez pas des sobriquets injurieux;
Ne dites pas de mal les uns des autres. (49 :11-12).
3. L’inviolabilité de la vie privée : Le Coran ordonne :
N’espionnez pas!
Ne pénétrez pas dans une maison sans vous être assuré du consentement de son occupant.
4. Les libertés individuelles :
L’Islam
stipule qu’aucun citoyen ne peut être emprisonné tant que sa
culpabilité n’a pas été prouvée par une cour de justice. Procéder à
l’arrestation d’un homme sur simplsoupçon et le jeter en prison sans
avoir suivi les procédures judiciaires appropriées, et sans lui avoir
fourni la possibilité de se défendre n’est pas admis par l’Islam.
5. Le droit de protester contre la tyrannie:
A propos du droit de protester contre la tyrannie, le Coran dit :
“Dieu n’aime pas la calomnie en public sauf si celui qui parle a lui-même été calomnié. ”
En
Islam, comme nous l’avons déjà montré, tout pouvoir et toute autorité
appartiennent à Dieu, qui délègue certains de Ses pouvoirs à l’homme. Un
homme doté de tels pouvoirs doit être extrêmement respectueux envers
son peuple. Tout ceci fut entériné par Hazrat Abou Bakr qui déclara dans
son premier discours: “Coopérez avec moi lorsque j’ai raison, mais
corrigez-moi lorsque je commets une erreur; obéissez-moi tant que je
respecte les commandements d’Allah et de Son Prophète; mais
détournez-vous de moi lorsque je m’en écarte. ”
La liberté d’expression:
L’Islam
reconnaît le droit à la liberté de pensée et d’expression pour tous les
ciroyens d’un état islamique, à condition qu’elle soit utilisée pour
propager la vérité et la vertu, et non pour répandre la méchanceté et le
mal. Le concept islamique de liberté d’expression est bien supérieur à
celui qui prévaut en Occident.
En effet, l’Islam ne permettra en
aucune circonstance la propagation de la méchanceté et du mal. Il
interdit à quiconque d’utiliser un langage offensant ou injurieux sous
prétexte de critique. Les Musulmans avaient l’habitude de demander au
Prophète si une injonction divine lui avait été révélée sur tel ou tel
sujet. Lorsqu’il répondait qu’il n’en avait reçu aucune, les Musulmans
exprimaient alors librement leur opinion sur le sujet.
La liberté d’association:
L’Islam
donne aussi aux hommes le droit de s’associer et de former des partis
ou des organisations. Ce droit aussi, est assujetti à certaines règles.
La liberté de conscience:
L’Islam
ordonne: “ Il ne doit pas y avoir de contrainte en matière de foi. ”
Les sociétés totalitaires, au contraire, privent totalement les
individus de liberté. En vérité, cet éloge excessif de l’autorité de
l’Etat pose le principe d’une sorte de servitude, d’esclavage de
l’homme. A une certaine époque, esclavage signifiait domination totale
de l’homme sur l’homme- ce type d’esclavage est maintenant aboli
légalement; à sa place les sociétés totalitaires imposent une forme de
domination similaire sur les individus.
La protection des conviction religieuses:
Parallèlement
à la liberté de conscience, l’Islam donne à l’individu le droit d’être
respecté dans ses convictions religieuses et garantit que rien ne porte
atteinte à ce droit.
La protection contre l’emprisonnement arbitraire :
L’Islam
reconnaît aussi à l’individu le droit de ne pas être arrêté ou
emprisonné pour un crime commis par une tierce personne. Le Saint Coran
énonce clairement ce principe : “Personne ne sera amené à porter le
fardeau d’ un autre”.
Le droit au minimum vital:
L’Islam
reconnaît aux nécessiteux le droit d’être aidés et assistés: “Une petite
partie de leur richesse doit être distribuée aux nécessiteux et aux
plus démunis ”.
L’égalité devant la Loi:
L’Islam donne à ses citoyens le droit à l’égalité complète et absolue devant la Loi.
Les dirigeants ne sont pas au-dessus de la loi :
Une
femme, qui appartenait à une famille noble et influente, fut arrêtée
pour vol. L’affaire fut amenée devant le Prophète, et il fut demandé à
celui-ci qu’on épargnât à cette femme le châtiment pour vol. Le Prophète
répondit: “les nations qui vécurent avant vous furent détruites par
Dieu, elles châtiaient l’homme du commun pour un délit et laissaient
aller les dignitaires malgré leurs crimes ; par Celui qui tient ma vie
entre Ses mains, je jure que même si c’était Fatima, la fille de
Muhammad, qui avait commis ce crime, je lui aurais fait couper la main”.
Le droit de participer aux affaires de l’Etat :
“ Ils délibèrent entre eux au sujet de leurs affaires ” (42 :38).
Par
shoura ou assemblée législative on entend la chose suivante: la tête de
l’exécutif du gouvernement doit être élus librement et en toute
indépendance par le peuple.
Enfin, il doit être clair que l’Islam
tente d’appliquer les droits de l’homme ci-dessus mentionnés, ainsi que
bien d’autres, non seulement par la mise en place de certaines
sauvegardes, mais également en invitant l’humanité à transcender le
niveau inférieur de la vie animale afin de dépasser les simples liens
créés par la parenté de sang, la supériorité raciale, l’arrogance
linguistique et les privilèges économiques. Il invite l’humanité à
essayer d’atteindre un niveau d’existence, où l’homme grâce à ses
qualités intérieures, puisse réaliser l’idéal de la Fraternité Humaine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire