On raconte qu'un jour, un avare se rendit dans un village où il avait entendu dire que vivait un homme encore plus avare que lui. Cela lui paraissait si impensable qu'il avait pris la décision de vérifier par lui-même. Une fois arrivé dans ce village, il se fit indiquer la maison de celui qu'il cherchait. Ce fut la fille de ce dernier qui ouvrit la porte car le père n'était pas là. L'avare venu de loin lui dit que ce n'était pas grave, qu'il allait laisser à son bon soin le cadeau qu'il avait amené. Il tendit alors ses bras vides, demandant à la jeune femme de bien vouloir accepter le poulet rôti qui se trouvait dans le panier qu'il lui présentait. En bonne hôtesse, elle ne voulut pas laisser paraître sa surprise de ne rien voir devant elle, et ne voulut pas non plus vexer le vieil homme : elle fit donc semblant de prendre le paquet. Ne souhaitant pas être impolie, même dans ces étranges circonstances, elle mima à son tour le fait de tenir un panier dans ses mains et pria son visiteur d'accepter ces quelques grosses mangues en échange. L'homme remercia la jeune femme et se retira.
Une heure plus tard, le second avare revint chez lui. Sa fille lui raconta aussitôt l'aventure, ce qui mit son père dans une rage folle.
- Pourquoi lui avoir donné de grosses mangues ? Il suffisait de lui en donner des petites !
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