Le petit Palémon, grand de huit ans
à peine
Maintient en vain le bouc qui
résiste et l’entraîne
Et le force à courir à travers le
jardin
Et brusquement recule et s’élance
soudain
Ils luttent corps à corps ; le
bouc fougueux s’efforce
Mais l’enfant, qui s’arc-boute et
renverse le torse
Étreint le cou rebelle entre ses
petits bras
Se gare de la corne oblique, et, pas
à pas
Rouge, serrant les dents,
volontaire, indomptable
Ramène triomphant le bouc noir à l’étable
Et Lysidé, sa mère aux belles
tresses d’or
Assise au seuil avec un bel enfant
qui dort
Se réjouit à voir sa force et son
adresse
L’appelle et, souriante, essuie avec
tendresse
Son front tout en sueur où collent
ses cheveux
Et l’orgueil maternel illumine ses
yeux.
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