jeudi 19 avril 2012

secret de beauté des femmes

Il est avéré que l’Orient est à l’origine de maintes bonnes manières de vivre. Qu’il s’agisse des arts culinaires, vestimentaires, cosmétiques, esthétiques...l’Orient continue d’inspirer moult « créateurs », et, parmi eux, les couturiers et les parfumeurs figurent à une place de choix. Par ailleurs, la femme orientale symbolise au mieux l’esprit de séduction. A ce sujet, il convient de noter, que contrairement à l’Occident judéo-chrétien, cette notion n’est pas marquée du sceau du péché.


Tentation, désir sont intimement liés au beau et au spirituel et trouvent leur apogée dans la féminité la plus accomplie. C’est ce que nous permet de découvrir l’ouvrage Secrets de beauté des femmes du Maroc, qui est à la fois un régal pour l’intelligence et les yeux. En effet, le texte de Catherine Deydier, journaliste dans la presse féminine, mais aussi collaboratrice de Vogue Homme, est agrémenté de superbes clichés de Jacques Bravo et Chantal Casanova. Rappelons que Jacques Bravo a notamment réalisé les visuels de la fameuse campagne publicitaire en France de l’ONMT, qu’il est l’auteur de plusieurs livres et expositions consacrés au Royaume. Quant à Chantal Casanova, la richesse de ses photographies réside dans la saisie de détails qu’elle transfigure de manière sublime.

Secrets de beauté des femmes du Maroc réussit le pari de dévoiler l’extraordinaire dans l’ordinaire. Cette impression est d’autant plus évidente, que l’ouvrage est écrit par une Occidentale qui est naturellement sous le charme de cet art de vivre ancestral et qui a disparu de l’Occident. Par exemple, en Europe, nombreuses sont les femmes qui rechignent à entretenir une longue chevelure sous prétexte que cela nécessite beaucoup de temps. Comme si « la femme active » trouvait son équilibre au détriment de sa « beauté ». Or dans les contrées orientales, et au Maroc en particulier, « se faire belle », « être belle », « plaire » sont des notions synonymes de « devoir ». Mais nulle coercition dans ces obligations, somme toute plaisantes : la règle est élevée au rang de savoir-faire et bien-être. « La beauté, plus qu’ailleurs est ici promesse de bonheur », note d’entrée Catherine Deydier. Avant d’ajouter : « Aujourd’hui, fortes de cet héritage historique, de cette culture ancienne, les femmes marocaines oscillent entre modernité et tradition, à l’image de leur pays ». C’est donc à un vrai parcours géographique et initiatique que nous convie ce livre.

A la rencontre des gardiennes de la beauté

En effet, l’auteur nous promène a travers plusieurs lieux et cités emblématiques et nous livre ces fameux « secrets de beauté ». Mais Catherine Deydier ne sombre pas dans un ravissement béat et, par certains côtés, s’évertue à sauvegarder une mémoire. « Marrakech, Tanger, Fès, villes de lumière, s’imposent en toile de fond. Elles vibrent des rumeurs de la médina, des échanges du souk. Elles apportent leurs odeurs et leurs parfums d’épices, les conseils savants de leurs apothicaires et de leurs herboristes. Elles protègent la pérennité de l’instant suspendu, la trace du savoir inscrit dans les mémoires, mais ne peuvent résister au changement », avertit l’auteur.

Catherine Deydier n’a pas hésité à partir à la rencontre de ces gardiennes de la beauté. En nous conviant à « une balade intime dans un univers privilégié et protégé », elle nous fait pénétrer dans les arcanes d’un art de vivre sensuel, charnel et voluptueux, mais jamais trivial. Ainsi, au fil des chapitres aux titres évocateurs : « Les heures douces du hammam », « La mise en beauté », « Le henné, sensualité et impressions », « Volutes, épices et parfums », le lecteur non initié apprend une quantité de choses (lesquelles lui ont peut-être toujours paru banales), tandis que les lectrices averties ont la possibilité de glaner quelques « secrets », jusqu’ici méconnus . C’est là que l’importance des témoignages directs intervient et, à ce titre, ce beau livre a des accents d’ouvrage d’ethnologie.

Il pourrait être comparé au formidable travail effectué par Fatima Hal à propos des arts culinaires. D’ailleurs, cette dernière est une confidente avertie de Catherine Deydier. Notons aussi que Secrets de beauté des femmes du Maroc est agrémenté de nombreuses citations d’écrivains et d’artistes qui renforcent encore le message. Si le texte est à la fois littéraire et très documenté, il renferme aussi une foule de détails pratiques, de vraies « recettes ». Toutefois, on regrettera que le carnet d’adresses de l’auteur ne livre que des coordonnées parisiennes, alors qu’elle a séjourné longuement au Royaume. Mais peut-être que les Marocaines sont suffisamment belles et n’ont pas besoin d’être dirigées vers les temples du bien-être et de la beauté ? Gageons aussi que les messieurs devraient absolument lire ce livre. Ils en aimeront davantage leur compagne

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