samedi 24 septembre 2011

L'âge adulte


Adultes, les Roms s'occupaient de leur famille, de sa nourriture et de ses vêtements, élevaient leurs enfants. Par le niveau de vie de la famille, son chef, l'homme, manifestait son habileté et sa capacité à s'occuper de sa famille. Peu importe d'où l'argent venait (salaires, prestations sociales, vols ou tricheries etc...)

La vie des Roms slovaques sédentaires se déroulait dans des villages qui ont été sauvegardés jusqu'à nos jours en Slovaquie de l'Est, où l'on trouve des maisons en bois ou en briques non cuites. Avant la Seconde Guerre mondiale, certains d'entre eux vivaient dans de simples maisons, enfoncées dans la terre, appelées "zemnice". Le foyer pour un Rom, ce n'est pas sa maison. Si un enfant a besoin d'avoir sa mère avec lui, le Rom a besoin d'être entouré de ses gens, de toute sa grande famille. Parmi les siens, il se sent bien même dans une chaumière minable. Il doit apprende à habiter. Habiter dans des logements est pour nous facile, mais les Roms ont pu voir de leur propre expérience que ce n'est pas très facile en soi, lorsqu'ils se sont trouvés, d'emblée, dans de nouveaux appartements HLM. Dans le cadre du programme de liquidation des communes roms, de nombreuses familles ont été transportées dans de tels appartements et obligées de vivre d'un jour à l'autre face à une culture différente. La dévastation du fonds de logement par les habitants roms, dont on parle si souvent dans la presse, est une conséquence de leur rapport envers leur "maison".
Dans le milieu ancien des Roms, on trouvait à la tête de l'ensemble de la communauté d'un village un homme respecté de tout le monde - le chibalo (vaïda) qui veillait sur le respect des normes éthiques et de l'ordre. Souvent, il avait la fonction de maître de cérémonie pendant les mariages ou les funérailles, etc. Suite à l'éclatement des liens sociaux, ces derniers temps, son autorité a tendance à diminuer. La famille demeurant la base de la société, toutes les activités des Roms adultes concernent l'assurance de leur famille, en ville aussi bien qu'à la campagne ou dans des villages. Il existe de grandes différences entre les villages roms en ce qui concerne le niveau matériel et le mode de vie. Mais les habitants de ces villages sont souvent beaucoup plus libres que les gens en milieu civilisé, ils ont su maintenir ce que l'on ne trouve plus dans le monde agité d'aujourd'hui, où chacun vit surtout pour soi-même.

Il existe un trompe-l'oeil dans les villes: il nous semble que les Roms sont plus nombreux qu'ils ne le sont en réalité. A la différence des autres communautés, les Roms ne passent que peu de temps dans leurs appartements, car ils sont presque tout le temps dans la rue. En été, la vie de la communauté rom se déroulait dehors: les femmes faisaient la cuisine sur les fourneaux qu'elles sortaient de la maison en même temps que les tables, c'est encore dehors que l'on mangeait, que l'on faisait la lessive ou célébrait les fêtes, et que l'on pouvait écouter les chansons roms: celles qui expriment le chagrin de la mort d'une mère, de la misère ou des sentiments amoureux, ou celles qui sont par contre pleines de tempérement, chantées au rythme d'un csardas

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